La création de vivre à meudon
3- Les premières inquiétudes de la colline Rodin
Un autre chantier attirait toute l’attention de l’association : dans le projet de POS il y avait la réhabilitation du secteur Arnaudet. Cette zone, située sous le musée Rodin, était depuis longtemps laissée ˆ l'abandon. Elle était néanmoins le siège de plusieurs entreprises et le bas en était occupé par des carrières de craie qui ont été dans le passé le théatre de nombreuses activités (en particulier des champignonnires) mais étaient en déshérence et inexploitées. La mairie avait prévu de créer une ZAC pour la réhabilitation du quartier.
Ce projet suscitait bien des inquiétudes. Qu'allaient devenir les entreprises implantées sur le secteur? Qu'allait-on construire sur un site situé si près du musée Rodin ? Et qu'allaiton faire des carrières?
Ce dernier point était particulièrement obscur : il était prévu de les combler, aumoins partiellement. Mais elles avaient leurs défenseurs. D'abord quelques Meudonnais conscients de la valeur dece patrimoine, et surtout Elie Gossé, un industriel implanté sur place et propriétaire de quelques galeries où il entreposait du matériel. Il proposait de les faire visiter et organisa plusieurs visites privées à la lueur des torches.
Dès 1985, le maire avait interdit toute visite publique. Ces visites privées furent alors une révélation pour ceux qui eurent la chance d'y participer. Quoi ! On ignorait qu'un tel trésor existait sous nos pieds, une cathédrale sur quatre étages, remplie de vestiges préhistoriques, avec une acoustique merveilleuse, bref une merveille qu'il fallait sauvegarder à tout prix.
Ce fut le début d'un long combat. Il fallait d'abord arriver à faire classer les carrières comme site artistique et culturel mais aussi scientifique. L'opposition de la mairie était manifeste mais ces galeries furent successivement visitées par Haroun Tazieff et Brice Lalonde, puis finalement par Huguette Bouchardeau, ministre de l'environnement du gouvernement Rocard, qui en assura le classement le 7 mars 1986.
Car il y avait d'autres moyens d'avoir la peau des carrières : implanter le plus près possible des immeubles de grande hauteur, dont la construction nécessiterait de grands pieux de fondations. Le danger était de faire glisser le terrain et d'entraîner des éboulements dans les carrires, et aussi, comme on le prouvera plus tard, sur toute la colline.
Dans sa défense Vivre à Meudon fut puissamment aidée par Vincent Maury, expert international de la mécanique des roches et par plusieurs scientifiques de haut niveau qui prouvèrent que le danger était réel et qu'il ne fallait rien construire de massif aux abords des carrières, qui constituaient, à leurs yeux, un site absolument exceptionnel. Et ne pas toucher non plus aux carrières non classées adjacentes et éboulées, pleines de cours d'eaux souterrains, car tout travail sur elles déstabiliserait les carrières classées et pourrait avoir des répercussions sur toute la colline. Mais que faire sur ce site qu'on ne pouvait pas laisser à l'abandon ? Nous avions des idées bien précises, qui peuvent se résumer ainsi : en faire un pôle d'activités artisanales, scientifiques, artistiques et culturelles, organiser des visites pour les étudiants et lycéens; y construire de petites unités basses, destinées au logement social, aux étudiants et aux activités touristiques. Les maires successifs (Ms Gauer, Wolf et Marseille) de leur côté, sont toujours restés fermes sur des projets immobiliers de grande densiténulldossier concentra une bonne partie de l'énergie de Vivre à Meudon Les différents procès furent tous gagnés, mais le débat reste encore ouvert aujourd'hui.
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